— 2018 - 2024 : 6 ans —

mon ami avocat

Un vrai saint
  • site-icon23 octobre 2020 —
  • par site-icon
hibou-avocat

Je connaissais un ami avocat qui était particulièrement intéressant. Gentil garçon, il avait l'habitude de distribuer gratuitement des leçons de morale sans qu'on ait à les lui demander, la générosité était donc son principal trait de caractère. Malheureusement, personne n'étant sans défaut, il avait parfois la fâcheuse tendance à se croire supérieur au monde qui l'entoure. Ainsi, il lui arrivait de refuser de poser son regard sur de pauvres démunis. Ces êtres insignifiants ne méritaient certainement pas qu'on daigne leur accorder une seconde d'attention. Mais dans certaines circonstances, il pouvait se métamorphoser miraculeusement. C'est fou ce que l'attention d'un journaliste peut rappeler à un homme ses principes moraux: la bonté, que l'on pensait perdue à jamais, s'invitait soudainement aux regards des caméras. Ah, l'oiseau avait donc au fond de lui des trésors de droiture qu'il ne réservait donc qu'à de spéciales occasions... La nature humaine est ainsi faite qu'il y a cette complexité inhérente à chaque individu dans ce bas monde.

Un peu tordu aussi

Mais lui avait une façon bien à lui de se comporter avec moi: un coup sympa, un coup pas sympa. Souffler le chaud puis souffler le froid était son passe-temps favori. Parfois, il m'arrivait de me demander lors de nos discussions s'il n'avait pas besoin de se faire aider, il me semblait poindre au fond de ses mots une profonde détresse spirituelle, mais bon, je me privais bien de le lui dire car mes lectures m'ont toujours déconseillé de faire cela. C'était sans compter sa propension maladive à ne jamais tenir parole, tout ce qui sortait de sa bouche était sujet à caution. Avec lui, ce n'était pas qu'il me serve un bobard qui m'étonnait, mais qu'il me serve autre chose. Je me disais "Oh, c'est donc ça un bon avocat? un gourmand qui fait tout le temps semblant?". Cette désillusion était peut-être le fruit de la malchance; après tout, il y en a des milliers d'avocats en France. Et il y a certainement autant d'avocats que de façons d'exercer le métier (en bien ou en mal). Si ça se trouve, mon ami voulait certainement simplement me faire passer un message, en se comportant de la sorte.

"Où est le blé? Le blé d'abord."

S'il y avait bien un sujet qui le passionnait, c'était bien le blé. Autant parler de mon affaire et de mon innocence l'ennuyait profondément, autant le blé faisait briller ses yeux comme un gamin devant un manège. J'avais beau lui parler de son serment, des valeurs qu'il contenait, "dignité, conscience, indépendance, probité et humanité", il s'en tamponnait. Bien entendu, il avait la politesse de me saluer au début de chaque rencontre mais juste après c'était: "Où est le blé? Le blé d'abord." Je lui avais pourtant répété à plusieurs reprises que je ne roulais pas sur l'or, que j'avais déjà du mal à boucler mes fins du mois, étant un pauvre artiste et qu'il pouvait bien faire preuve d'humanité, non? Hélas... l'oiseau était plus rapace que papa poule. Pauvre de moi, qu'avais-je donc fait au bon Dieu pour mériter cela? Mon affaire ne faisait certes pas la une des journaux mais un peu de compassion, était-ce trop demander? C'était sans compter les contes et légendes qui tournaient en prison au sujet de mon bon Samaritain.

"C'est un petit enc*lé."

Je savais que l'on ne pouvait pas croire n'importe qui, surtout en prison. Je me suis donc bien abstenu de croire tout ce que l'on pouvait me raconter sur tout et n'importe quoi. Mais il fallait bien s'accrocher à quelque chose pour tenir en prison, garder espoir malgré l'injustice vécue. Heureusement, il y avait la possibilité de recevoir une fois par semaine environ la visite d'un aumônier; un type qui venait parler de religion. Ça faisait du bien de parler de tout et de rien. Néanmoins, je suis tombé un jour sur un codétenu qui m'a semblé sincère. Il avait des problèmes d'alcool, et alcool et volant, ça donne souvent prison, ou pire. D'où sa présence en ces lieux. Il est tombé un jour sur une enveloppe que j'avais laissée sur la table, et étant donné qu'elle était destinée à mon ami avocat, son nom y était. Et là, il m'a tout raconté: "Eh, mais je le connais lui... c'est un petit enc*lé." Je lui ai dit que non, mon ami ne pouvait pas être un enc*lé. Sinon, il me l'aurait dit. Il me dit tout.
À moins qu'il ait valsé avec le temps, les gens changent, après tout. En bien ou en mal, mais ils changent. Eh bien, il se trouve que mon codétenu n'avait pas menti.

Tombé à la renverse...

Ah, j'aurais dû m'en douter, il y avait quelque chose qui clochait dans son regard parfois... Il avait le regard fuyant bien souvent mais j'étais certainement trop dans le déni pour en tirer les conséquences. Comment croire que mon ami soit un traître? Pas possible. Et pourtant, il a bien fallu se rendre à l'évidence: il n'avait rien fait de ce que je lui avais demandé. Il avait même fait l'opposé! Le jugement était sans appel, on m'avait trahi.

...puis renvoi d'ascenseur.

Une trahison, venant d'une personne censée vous défendre, ça fait terriblement mal. Par chance, mon bon ami n'était pas tombé sur un pigeon sans ressource. Et il a certainement pu le constater par lui-même: bien mal acquis ne profite jamais. Ce n'était certainement pas la campagne publicitaire dont il avait tant rêvé mais la vérité fait rarement plaisir! À trop vouloir chercher la lumière, on finit par se brûler les ailes.

site-icon

Points de repère...
Palais-justice-Montpellier
L'auteur de cet article est le créateur de ce site.
► Victime d'un fiasco judiciaire (ayant débuté le 11 décembre 2017 à Montpellier, par une enquête policière trafiquée et bâclée) et ayant injustement passé 4 mois de prison (du 13 décembre 2017 au 17 avril 2018) pour des faits imaginaires ("menaces de mort", accusation formulée par un couple: un islamiste, Adel Mendi, et sa compagne, Marion Mas), il réclame désormais publiquement justice (via ce site) –après avoir constaté que la discrétion ne mène à rien.
► Depuis le 28 mai 2018 (après sa libération), bien qu'ayant initié lui-même l'action judiciaire et apporté les preuves de son innocence, il est bien gentiment tenu à l'écart de la vérité (qu'il a contribué à faire émerger) par les autorités judiciaires.
La vérité, surtout lorsqu'elle est gênante, n'est pas trop pressée de voir le grand jour.
► Est-ce un hasard?
— 17 avril 2019: un courrier recommandé (envoyé par l'auteur à la juge) pour connaître l'identité de la policière malhonnête ayant falsifié le dossier d'enquête arrive au tribunal de Montpellier,
— 18 avril 2019: une capitaine de police se suicide au commissariat central de Montpellier.
► En septembre 2020 (soit après 2 années d'action judiciaire infructueuse), la décision est prise de lancer le site afin de rendre public le fiasco et son contexte (toujours d'actualité malgré les belles annonces politiques, qui ne sont que de la poudre aux yeux).
► Ne cherchant pas à se faire mousser, l'auteur souhaite garder un anonymat partiel. site-icon sera donc suffisant pour tout le monde.
► Il remercie au passage son ancien avocat de lui avoir appris ce qu'est la trahison. Comme quoi, une robe et un beau serment ne sont la garantie de rien.
► Amalgames et généralisations sur quiconque sont déconseillés, le vice (ou la vertu) peut apparaître partout.